Avec la fin des tarifs d’achat de l’électricité renouvelable, qui leur impose désormais de vendre leur production sur le marché, les producteurs d’électricité verte auront sans doute intérêt à recourir aux services d’un agrégateur. De quoi s’agit-il ?
Dans le cadre de la loi de transition énergétique, les tarifs d’achat garantis par l’État, qui permettaient jusqu’alors de soutenir la production d’énergie renouvelable, ont été supprimés. L’électricité verte doit désormais être vendue à prix de marché, les producteurs (installations de plus de 500 kilowatts) bénéficiant néanmoins d’un complément de rémunération, destiné à soutenir la filière.
Or, le marché de l’électricité est très volatil. Le prix de vente peut donc varier considérablement : très haut en période de pointe, très bas, voire négatif, en cas d’excès de production. En outre, avec l’émergence de capacités d’effacement, l’intermittence des énergies renouvelables, le développement des véhicules électriques, l’équilibre entre l’offre et la demande est de plus en plus délicat à trouver. Il importe donc de maîtriser l’évolution du marché et, le cas échéant, de pouvoir interrompre sa production. Bref, vendre au marché suppose des compétences nouvelles et, surtout, de pouvoir planifier sa production le plus précisément possible, pour ne pas subir de pénalités, en cas d’écarts entre prévisions de production et production réelle.
Les nouveaux services des agrégateurs
Dans ce contexte, l’apparition du métier d’agrégateur prend tout son sens. Les agrégateurs se constituent un portefeuille de clients producteurs aux profils variés, pour lesquels ils valorisent au mieux la production. Intermédiaires entre les producteurs et le marché, ils garantissent la flexibilité, pour optimiser le rendement de leurs clients – souvent avec un pilotage en temps réel des capacités de production. À la différence d’un producteur isolé, la multiplication des sources de production leur permet de répondre au mieux aux besoins du réseau, donc de vendre au meilleur prix.
Mutualiser les ressources
L’inverse est également vrai : on trouve, de l’autre côté de la chaîne, et ce sont parfois les mêmes, des agrégateurs de consommation ou de flexibilité. Gérant plusieurs sites, ils en pilotent la consommation (en la réduisant, voire en l’interrompant) afin de répondre ponctuellement aux besoins d’équilibrage du réseau. Dans les deux cas, l’objectif est le même : mutualiser des ressources pour optimiser les coûts. L’électricité est un jeu d’équilibriste…
