Ingénieur de formation, Sylvain Boissière a complété son cursus par une spécialisation sur les marchés de l’Energie à l’université Paris-Dauphine. A l’occasion de son stage de fin d’études, il rejoint GazelEnergie (anciennement Uniper) et découvre le métier du pricing. Nous sommes en 2015. Depuis, Sylvain Boissière a approfondi ses connaissances en la matière et il est désormais ingénieur pricing et optimisation de portefeuilles. Il nous présente ses missions qui exigent tout à la fois de savoir se projeter, mais aussi d’être très réactif.
En quoi consiste le pricing ?
Le pricing a pour objectif de donner le prix le plus juste possible à un contrat d’énergie. Chaque client qui passe un contrat avec nous apporte des risques financiers. Mon travail consiste à analyser ces risques, à établir la capacité du Groupe à les absorber, et à projeter les besoins en consommations qui découlent de ces nouveaux contrats. Une fois ces éléments connus, je peux établir le prix contractuel pour le client, mais aussi quelle quantité d’énergie nous devrons acheter. L’idée est donc viser l’équilibre économique à la fin de fourniture du contrat.
Chaque client a donc son propre prix ?
Tout à fait. Dans la mesure où chaque client a une consommation spécifique (certains consomment davantage l’hiver, d’autres plus en été) et présente une quantité de risque qui lui est propre, il induit un risque financier unique et a donc un prix de contrat valable pour lui seul.
Une fois le contrat signé, et l’on aborde ici le deuxième volet de mon métier, je dois suivre nos consommations au jour le jour et procéder au réajustement quotidien de nos achats (qui sont commandés très en amont) et de nos ventes. Tout l’objectif est d’assurer dans notre portefeuille l’équilibre des flux d’énergie qui entrent et qui sortent.
Vous travaillez donc sur deux temporalités très différentes : les projections à deux ou trois ans et la gestion de l’instant présent…
Oui, c’est d’ailleurs l’une des spécificités de ce métier. D’un côté, il faut anticiper avec précision la consommation future de nos clients afin d’acheter le juste volume d’électricité. De l’autre, il faut rééquilibrer chaque jour notre consommation afin de répondre aux exigences du gestionnaire de réseau qui sanctionne financièrement tout déséquilibre.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Sa dimension transversale. C’est un métier opérationnel, mais qui nécessite aussi d’être dans l’analyse et dans la stratégie. Il permet de travailler avec de nombreux métiers (et notamment les équipes commerciales, juridiques ou réglementaire) et d’aborder des problématiques liées au gaz comme à l’électricité. C’est précisément cette variété qui me plaît beaucoup.
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