Laurent Courtois, responsable énergie chez le fabriquant de papier journal Norske Skog Golbey, revient sur la valorisation des prévisions et de la flexibilité de son outil de production dans son contrat d’énergie.
A quand remontent les relations de Norske Skog Golbey avec GazelEnergie ?
C’est un lien de longue date qui remonte à 2011 et qui précède mon arrivée dans l’entreprise en 2017. Cette relation de confiance est régulièrement remise en question au travers d’appels d’offres mais jusqu’à présent, GazelEnergie est toujours parvenu à s’imposer pour continuer à être notre fournisseur.
Comment définiriez-vous les problématiques de votre entreprise ? Quelles sont les caractéristiques d’un contrat de fourniture permettant d’y répondre ?
Spécialisée dans le prospectus et le papier journal, notre entreprise est électro-intensive, autrement dit sa consommation d’électricité représente une charge très importante : entre 15 et 25 % de l’ensemble des coûts. Notre stratégie d’achats consiste à ne pas reporter sur nos clients les hausses éventuelles d’électricité que l’on pourrait subir d’où l’importance d’avoir un contrat aux modalités flexibles, comme c’est le cas avec GazelEnergie. Cette caractéristique est particulièrement importante dans un marché de l’électricité volatil, où il faut réagir très vite.
Votre contrat de fourniture vous permet de bénéficier d’un prix plus attractif à condition d’envoyer vos prévisions de consommation au pas horaire. Comment cela fonctionne-t-il?
Nous faisons de l’optimisation contractuelle. Dans les faits, un fournisseur d’électricité envoie chaque jour au gestionnaire de réseau les prévisions de consommation de ses clients pour le lendemain. En cas d’écart entre les prévisions et la consommation réalisée, le fournisseur paye une pénalité à RTE. C’est son travail de responsable d’équilibre. En tant que client, nous avons tout intérêt à lui communiquer nos prévisions de consommation.
Par le passé, nous recevions une prime en euros en fonction de nos prévisions mensuelles et de la performance réalisée. Depuis cette année, nous avons opté pour une stratégie différente en décidant de porter nous-mêmes le risque que faisait peser le réseau sur les fournisseurs d’énergie. C’est une stratégie plus risquée mais mûrement réfléchie.
Un autre levier d’optimisation a consisté à pratiquer l’effacement de consommation. Quels bénéfices tirez-vous de ce mécanisme et quelles en sont les contraintes ?
L’effacement de consommation consiste à éviter de consommer de l’électricité à certains moments de la journée ou de l’année. Le réseau, dont la mission est de garantir l’équilibre à tout moment de la production et de la consommation, peut ainsi demander au producteur comme au consommateur de ne pas consommer à des moments donnés, en échange d’incitations tarifaires. Dans un contexte ultra-concurrentiel, notre entreprise essaie par tous les moyens de chercher de la valeur ajoutée, même si elle est faible. L’effacement de consommation s’inscrit dans cette dynamique.
Parmi vos préoccupations figure aussi le mécanisme de capacité. Dans quelle mesure votre entreprise a-t-elle su tirer parti de ce mécanisme ? Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Entré en vigueur en 2017, le mécanisme de capacité, qui est sans doute le plus utilisé par les industriels, fait partie des effacements de consommation. Le fonctionnement reste donc le même : on donne des primes aux consommateurs comme aux producteurs qui savent s’effacer. Ce procédé n’est pas sans conséquences : à la suite d’un arrêt brutal, les machines peuvent être endommagées et notre planning de production bouleversé. Fort heureusement, notre politique en interne est aussi de valoriser la flexibilité : nous disposons d’une capacité de production de pâte à papier supérieure à notre production de papier. Nous pouvons donc nous permettre d’arrêter la production pendant quelques heures sans impacter la production de papiers et nos livraisons à nos clients finaux.
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