Le déséquilibre entre l’offre et la demande de CEE provoque une baisse drastique des cours de ces certificats d’économie d’énergie. Analyse sur cette 5e période des CEE qui démarre de façon compliquée.
La rénovation énergétique est largement portée par les certificats d’économie d’énergie (CEE). Lancé en juin 2005 (loi POPE), ce dispositif vise à contraindre les fournisseurs et les distributeurs d’énergie à participer à l’effort d’économie que leurs clients – les particuliers, les entreprises ou encore les collectivités – veulent réaliser en la matière. Le mécanisme vertueux de ce dispositif repose sur les obligations des acteurs de l’énergie à les financer.
Depuis le début de l’année 2022, les CEE sont entrés dans leur 5e période (2022-2025), avec des objectifs d’économies d’énergie revus à la hausse par rapport à la période antérieure : le niveau d’obligation globale sur les quatre années de cette période a été porté à 2 400 TWh cumac (ndlr : contraction des mots « cumulé actualisés) contre 1 600 TWh cumac pour la quatrième période.
5e période : effondrement des cours des CEE
Or, les observateurs s’accordent tous sur un point : cette nouvelle période énergétique n’a pas démarré sous les meilleurs auspices. Le cours du CEE classique s’est effondré de 24,4 % entre janvier 2021 et février 2022, avec une valorisation passant de 8 euros/MWhc à 6,05 euros/MWhc sur cette période.
A l’origine de ce phénomène : une augmentation brutale du volume de CEE générés depuis plus d’un an. La quatrième période s’est en effet caractérisée par de nombreux coups de pouces et bonifications. Afin de réguler le marché ou bien encore d’axer les économies d’énergie sur un secteur ou des travaux particuliers (isolation de combles ou encore isolation de murs extérieurs par exemple), le PNCEE (Pôle national des certificats d’économie d’énergie), qui a pour mission de centraliser les demandes de CEE et d’en assurer la délivrance, peut en effet bonifier certaines fiches de travaux.
CEE classique : déséquilibre entre offre et demande
La quatrième période a en effet permis aux obligés, autrement dit les distributeurs et fournisseurs d’énergie, de collecter des CEE bien au-delà de leurs obligations. Et les difficultés du PNCEE à prévoir le montant des CEE, autrement dit l’ensemble des travaux d’efficacité énergétique, a conduit à un déséquilibre entre l’offre et la demande. Conséquence : une baisse drastique des prix des CEE classiques mais également des prix des CEE précarité. La valorisation de ces certificats, mis en place afin d’aider les ménages en grande précarité énergétique à vivre dans un habitat digne, a atteint 6,10 euros/MWhc en février dernier. Elle était de 8,10 euros/MWhc en janvier 2021. Soit une baisse de 24,7 % en un an.
© AdC – L’Agence de Contenu